Le XXème siècle voit une tendance claire entre la sculpture moderne et la sculpture contemporaine. Clivage net entre les tendances de l’art moderne dont les maîtres incontestés étaient Brancusi, Marcel Duchamp, père du ready-made, et les mouvements qui prédominent en sculpture contemporaine que sont le minimalisme, le mouvement du light and space, l'abstraction géométrique et l’art conceptuel. La sculpture contemporaine s’entend de la production des années 1960 jusqu'à nos jours. Véritable clivage qui s’opère après les années 50.
Les néo avant-gardes rompent avec la planéité des tableaux de l’art informel et proposent des œuvres qui se développent dans l’espace. La tridimensionnalité des œuvres est un facteur fédérateur qui se retrouve dans les productions minimalistes et celles relevant de l’art optico-cinétique. En effaçant la planéité de l'œuvre, les néo-avant-gardes suppriment la barrière entre l'œuvre et le spectateur. Ils redéfinissent complètement l’espace et le rôle joué par ce dernier qui n’est plus seulement dans la contemplation mais qui participe pleinement à l'œuvre. L'œuvre d’art n’est plus purement picturale mais devient pénétrable et expérimentale. La sculpture contemporaine propose une expérience spatiale et temporelle. Le spectateur fait l’expérience corporelle de l'œuvre qui devient immersive. Ce facteur d’intrusion du spectateur dans la sculpture se retrouve dans des tendances esthétiques différentes (le minimalisme, l’art optico-cinétique, le light and space).
À partir des années 60, on assiste à un triomphe du minimalisme en sculpture. Les artistes minimalistes adoptent une stratégie de rupture face à l’expressionnisme qui prédomine et repense radicalement les fondements de la sculpture. Le minimalisme se définit par une réduction drastique de l’information visuelle délivrée, un refus de l’expressivité et de la forme organique. La sculpture minimaliste est dénuée de toute symbolique, la simplicité et le dépouillement sont les maîtres mots. Le cube dans sa forme la plus littérale est la forme qui prédomine. « What you see is what you see ». Le cube transparent renforce bien cette idée. L'œuvre d’art est appréhendée pour ce qu’elle est. Le contenu de la sculpture n’est autre que la sculpture elle-même. L'œuvre d’art se limite à l’essentiel. Les artistes utilisent des structures simples, élémentaires et les matériaux sont souvent laissés bruts. L’essentiel de l'œuvre se joue dans sa conceptualisation et son idée. Son exécution est une tâche mineure souvent relayée. Les figures qui incarnent le mieux le minimalisme : Dan Flavin, Donald Judd, Robert Morris, Sol Le Witt, John Mc Cracken.
Alors que les sculptures de la période précédente supposaient un point de vue idéal, le minimalisme casse ces préceptes et notre point de vue sur l'œuvre, sur une forme, volume et relatif et dépend de la position qu’occupe ce corps dans l’espace.
Si le minimalisme a connu une postérité importante, sa critique interne a également eu des résonances importantes dans l’histoire de la sculpture contemporaine. Le post minimalisme est une vaste mouvance internationale qui consiste en une contestation claire des préceptes du M. Les figures castellaires sont Richard Serra, Jeppe Hein dont les œuvres introduisent un retour à l’énergie, la force qui sont quelque chose qui caractérisent cette mouvance post minimale. Il y a un retour clair à l’organisme, là où les minimalistes avaient voulu mettre de côté l’organique.
